jeudi 20 janvier 2011

OS - Rencontre avec mon passé

OS écrit pour « A chacun son histoire » (Écrire un one-shot pour une personne en la faisant interagir avec les personnages de Twilight)

Demandeur : Katia
Sujet : Une amitié avec Alice
Persos :  Katia et Alice
Date de publication :  juillet 2009

~x~

POV Alice

Cela faisait maintenant trois mois que nous avions quitté Forks. Trois mois que le tragique anniversaire de Bella avait eu lieu. Trois mois que Jasper l'avait attaquée. Trois mois que je m'ennuyais.

Jasper avait eu besoin de partir après ce malencontreux accident et je l'avais suivi sans poser de question. C'était mon rôle, je devais veiller sur lui, car je savais combien il était difficile pour lui de respecter notre régime alimentaire. J'aurais du prédire ce qui était arrivé. J'aurais du le voir, mais cela s'était tellement passé vite, qu'en une fraction de seconde, il était déjà trop tard.

Bien sûr, tout cela avait conduit à la fuite de mon frère. Lui qui craignait tant pour la sécurité de Bella, avait vu ce soir là se dérouler sous ses yeux son pire cauchemar : que l'un d'entre nous, dans un moment de faiblesse, n'attente à la vie de sa bien- aimée.

Et me voilà ici, en Alaska, à tourner en rond chez nos cousines de Denali. Trois mois déjà que nous étions arrivés et je m'ennuyais. Ici nous étions coupés de tout. La civilisation la plus proche était à plus de six cents kilomètres, pas de centre commercial, pas de boutique… rien ! Que des arbres, des lacs et encore des arbres.

Jazz culpabilisait beaucoup d'avoir agi ainsi et il était d'une humeur massacrante. Rosalie et Emmett s'étaient envolés pour une nouvelle lune de miel en Europe. Quant à Edward, il avait ressenti le besoin de s'exiler loin de nous et devait être , à cet instant ,quelque part sur le continent sud américain à la poursuite de Victoria.

Bref, rien en vue pour me divertir.

J'avais profité de ces longs mois pour rechercher mes origines. Grâce à Bella j'en avais appris plus sur mon passé et j'avais obtenu une base pour faire des recherches. Je savais maintenant que je m'appelais en réalité Mary Alice Brandon, que j'étais née en 1901 à Biloxi dans l'état du Mississippi et que l'on m'avait internée dans un asile parce que j'avais des prémonitions.

Plus les longues journées moroses défilaient, plus j'avais envie de prendre un avion pour Biloxi et retourner sur les traces de mon passé oublié. Cette idée me trottait déjà dans la tête depuis quelques temps lorsque Jasper refusa une nouvelle fois de retourner à la civilisation. C'en était trop, j'en avais marre, j'avais besoin d'air… Je pris mon téléphone et appelai l'aéroport le plus proche pour faire ma réservation.

Treize heures de vol plus tard je me trouvais dans ma ville natale dont je n'avais absolument aucun souvenir. Je partis en premier lieu voir ma tombe dans le cimetière local. Comme je m'y attendais, elle était totalement abandonnée, recouverte de lierres et de mauvaises herbes.

Je partis ensuite me renseigner auprès de l'administration locale sur les actes de naissances et de décès et après de longues heures de recherche, j'avais réussi à trouver la descendance de ma famille. Ainsi mes parents avaient eu un second enfant, une fille prénommée Cynthia dont la fille - ma nièce - était toujours vivante à ce jour.

Je redescendis alors frénétiquement dans les années et arrivai à la naissance la plus récente enregistrée dans la descendance de Cynthia Brandon. Elle avait eu une fille, prénommée Abigail, qui avait eu à son tour un enfant… Je remontai peu à peu jusqu'à nos jours, où du moins jusqu'à la dernière naissance d'un descendant des Brandon qui était né en 1994. Une jeune fille prénommée Katia et qui si j'en croyais ce que m'informait son réseau social trouvé sur internet, vivait actuellement en France.

« Je devrais me reconvertir en détective privé ! » pensai-je alors que j'approfondissais mes recherches pour trouver son adresse.

Apparemment, ses parents et elle habitaient Sarlat, une petite ville de dix mille habitants en Dordogne, dans le sud-ouest de la France. Une région gorgée d'histoire… Parfaite pour renouer avec la mienne !

Je pris à nouveau l'avion, cette fois direction la France. Cela faisait longtemps que je n'étais pas allée dans ce pays et en plus je ne connaissais absolument pas la Dordogne. Cela me donnera un prétexte pour faire un peu de tourisme.

Je me rendis à l'adresse trouvée illégalement sur internet. Elle se trouvait légèrement en dehors de la ville. Katia habitait une adorable petite maison isolée près d'une forêt. L'habitation idéale pour un vampire !

Je profitai qu'il soit encore tôt pour trouver un endroit où séjourner. Je ne savais pas encore combien de temps j'allais rester ici. J'avais donc prévu assez large côté vêtements, chaussures et autres ustensiles de mode. J'avais tellement de valises qu'il me fallait d'urgence un endroit pour les entreposer. Voulant rester à proximité de la forêt et de sa source de nourriture, je me rendis compte que les hôtels n'étaient pas trop nombreux dans le coin et partis donc explorer les environs. Je trouvai au détour d'un vieux chemin laissé à l'abandon, une vieille bâtisse d'architecture locale.

Cachée à la lisière des arbres, j'épiai la demeure. Aucun signe de vie à signaler pour l'instant. J'attendis patiemment quand un vélo fit son entrée dans mon champ de vision avec une jeune fille brune dessus. Etait-ce Katia ?

Soudain des images furtives m'apparurent devant les yeux, brouillant ma vue. Une vision.

POV Katia

Encore une journée de terminée. Ouf ! Les cours étaient en train de me rendre complètement folle, tous les professeurs n'avaient qu'un seul mot à la bouche « examen » ! Ah ! Ils allaient me rendre dingue avec ça. Je savais que la première année de lycée n'était pas facile mais là, je n'en pouvais plus.

Je sautai sur mon vélo, ravie de pouvoir enfin m'éloigner de cet enfer et pédalai à toute vitesse. Nous étions jeudi, mes parents rentreraient tard, j'allais enfin être un peu tranquille.

Je pris ma route habituelle, m'arrêtant en chemin pour aller acheter un peu de lecture. Rien de tel que quelques potins de stars pour passer un bon moment ! Encore un arrêt au supermarché pour combler mon envie irrésistible de chocolat et je pouvais enfin rentrer chez moi.

Mon ipod dans ma poche, Muse hurlant dans mes oreilles, je fonçai droit devant, sur cette route que je connaissais si bien. Je la faisais matin et soir en vélo depuis le collège et chaque virage m'était familier. La tête ailleurs, j'avançai à toute vitesse. Je repensai à ce nouveau, arrivé en début de semaine au collège. Il était tellement craquant. Je ne connaissais même pas son prénom et il avait déjà tout un groupe d'admiratrices autour de lui. Bref, je n'avais aucune chance, mais il me faisait craquer.

Je tournai dans la rue qui menait chez moi et pédalai encore plus rapidement tellement j'avais hâte de rentrer chez moi. Ma baignoire m'appelait, j'avais un besoin immédiat de me détendre.

Je m'apprêtai à tourner dans l'allée menant chez moi alors que le refrain de ma chanson préféré hurlait dans mes oreilles. Soudain tout alla très vite. J'entendis un coup de klaxon, un crissement de pneu, et une masse froide me heurter. Je me retrouvai en une fraction de seconde plaquée au sol à quelques mètres de mon vélo, dans les bras d'une parfaite inconnue.

- Au mon dieu ! Vous allez bien ? demanda une femme hystérique sortant de la voiture.

Je me redressai maladroitement, regardant autour de moi. Mon vélo était en pièces. J'avais bien failli passer sous les roues de cette voiture.

- Euh… Oui, je crois.

Je reportai mon attention sur la jeune femme qui venait très certainement de me sauver la vie. Elle n'avait pas l'air très grande, brune, les cheveux courts et des yeux d'une couleur étrange. Elle me sourit et se releva agilement.

- Nous allons bien, dit-elle d'une voix chantonnante en me tendant sa main.

Je m'en saisis et elle me releva. Elle avait une poigne de fer pour une personne si petite. Je confirmai d'un signe de tête ses dires à la femme hystérique. Cette dernière s'assura qu'effectivement nous n'avions aucune blessure puis reprit la route en s'excusant. Je me retournai alors vers ma sauveuse et la remerciai.

- Y'a pas de quoi, me dit-elle. La prochaine fois, fais attention en tournant. Vérifie qu'aucune voiture n'arrive en face.

- Aucun risque que je recommence. Encore merci. Sans ton aide, je serai… Je ne veux même pas y penser, grimaçai-je.

J'époussetai mon pantalon et j'ajoutai:

- Moi c'est Katia.

- Alice. Je suis ta nouvelle voisine, enfin presque. J'habite la petite maison dans les bois, là-bas, me fit-elle en montrant du doigt la direction qu'elle souhaitait m'indiquer.

- Et bien, si tu as besoin de quoi que ce soit, j'habite ici, dis-je en désignant ma maison au bout de l'allée.

Nous nous quittâmes ainsi. Alice partit de son côté alors que je récupérais mon vélo estropié et le ramenais chez moi.

Une fois rentrée dans ma chambre, je me mis à ressasser ce qui s'était passé. J'avais eu de la chance qu'Alice soit là. Elle m'avait sauvé la vie. J'avais bien failli finir sous les roues de cette voiture et être dans le même état que mon vélo, en clair une vraie crêpe.

Pour essayer de me changer les idées, je mis le volume de ma stéréo à fond et commençai à danser tout en préparant mes affaires pour le lendemain. J'adorais la danse, cela avait un pouvoir relaxant sur moi de bouger mon corps au rythme de la musique.

POV Alice

J'avais eu chaud ! Une seconde de plus et j'arrivais trop tard. Heureusement que la rue était déserte et que personne ne m'avait vu courir à cette vitesse.

Je n'avais jamais été aussi près de mon passé qu'aujourd'hui. J'avais appris à vivre avec le fait que je ne me souvenais plus de ma vie humaine. Mais après que Bella m'ait donné ces renseignements, j'avais ressenti le besoin de me renseigner sur mes origines. Je voulais renouer avec ce passé inconnu. Et j'y étais presque. J'avais tenu dans mes bras ma petite-petite-petite-petite-nièce ! C'était la descendance directe de mes parents, j'avais beau ne pas avoir de sentiments très positifs à leur égard – ils m'avaient tout de même fait enfermée dans un asile – cela restait ma famille humaine.

Maintenant que le contact était établi avec Katia, j'espérai pouvoir faire plus ample connaissance. Je me concentrai pour voir mon avenir proche, rien à signaler. Je décidai alors de partir explorer la forêt environnante et essayer de dénicher une petite proie. J'avais besoin de me défouler et rien de tel qu'une petite chasse improvisée pour y parvenir.

Je rentrai au petit matin, repue et divertie. La chasse aux sangliers était, ma fois, quelque chose de très amusant !

Je passai la journée à flâner dans les rues de la ville, m'imprégnant de son histoire. Ce que j'aimais avec le vieux continent, c'était trouver à chaque coin de rue un bout d'histoire. Celle de l'Amérique était tellement pauvre comparée à celle-ci.

Il devait être seize heures quand je décidai de rentrer chez moi. Enfin chez moi était un bien grand mot. La bâtisse que je louais avait besoin d'un grand coup de propre. D'ailleurs si je devais rester ici un peu plus longtemps que prévu, je devrais y faire quelques travaux. Je risquais d'abîmer toutes mes chaussures sur ce plancher cassé et il était hors de question que j'abime mes Manolo Blahnik toutes neuves.

Alors que j'évaluai l'étendue des travaux nécessaires pour rendre cet endroit « viable », j'eus une vision qui égaya ma journée. Katia était en route, elle venait me rendre visite avec… un gâteau ? J'allais devoir composer pour détourner son attention si elle comptait que j'en mange avec elle.

Elle serait là dans… 3… 2… 1… On frappa à la porte.

J'allai ouvrir en sautillant et fis mine d'être surprise.

- Katia ? Bonjour.

- Euh… Bonjour. Je voulais, euh… te remercier pour hier. J'ai fait un gâteau.

- C'est gentil, dis-je en prenant le plat qu'elle me tendait. Tu n'étais pas obligée. Comment m'as-tu trouvée ?

- Oh ! Et bien, je connais bien le coin et je sais que par ici, cette maison est la seule à être habitable.

- Habitable ? C'est un bien grand mot ! ris-je.

- Euh… oui c'est vrai.

Nous partîmes dans un grand fou rire alors que je la fis entrer. Elle observa les lieux alors que je posai le gâteau dans la cuisine. Je lui posai des questions anodines pour connaître un peu sa vie. Elle m'apprit qu'elle allait au lycée depuis cette année et me demanda si j'y étais inscrite. Je lui répondis que je ne savais pas combien de temps j'allais rester ici. Que j'étais venue sur un coup de tête et que je devrais certainement repartir bientôt. Elle parut surprise.

- Qu'est ce qu'il y a ? lui demandai-je.

- Euh, rien. C'est juste que… Tu es venue ici toute seule ? Et tes parents ?

Oh ! Très bonne question. J'étais assez âgée pour être sa grand-mère mais physiquement j'avais l'apparence d'une jeune femme de dix-neuf ans, âge que j'avais lors de ma transformation.

- Mais parents sont restés en Alaska, de là où je viens. Je suis assez indépendante et je voyage beaucoup depuis des années.

- La chance ! s'exclama-t-elle alors que je découpais deux parts de gâteau

Je lui tendis une assiette et nous discutâmes. J'attendis qu'elle soit distraite pour cacher des bouts de gâteau dans un sac à côté de moi comme si de rien n'était. J'appris qu'elle aimait beaucoup la danse, c'était un peu comme son exutoire. Dès qu'elle était stressée, angoissée… Elle dansait pour se changer les idées. Elle m'indiqua aussi qu'elle faisait de l'équitation depuis de nombreuses années et m'informa qu'elle avait un concours la semaine suivant. Je lui promis d'aller l'encourager.

Nous passâmes un très bon après-midi ce jour là et nous nous vîmes plus d'une fois la semaine suivante. J'étais devenue en quelque sorte sa confidente. Elle me parlait de ses problèmes au lycée mais surtout de ce garçon qui lui plaisait.

Le week-end suivant, comme promis, j'allai la regarder monter lors de son concours équestre même si je connaissais déjà le résultat.

POV Katia

Je venais de finir troisième au concours et j'étais aux anges. Je fis le chemin retour dans la voiture qu'Alice avait loué quelques jours après son arrivée, mon trophée à la main. Nous passâmes le reste de la journée à papoter. Comme bien souvent, le sujet des garçons revint sur le tapis et j'écoutai avec intérêt.

Cela faisait maintenant près de deux mois qu'Alice habitait Sarlat et que nous nous connaissions. Dès que j'avais une minute de libre, j'allais chez elle ou nous allions nous balader. Souvent elle me trainait de force dans les boutiques. Je n'avais rien contre le shopping mais avec Alice ça rimait plus avec un marathon qu'à une promenade de santé.

J'avais beau l'adorer totalement et la considérer comme ma meilleure amie, je me posais de plus en plus de questions à son sujet. Il y avait des choses chez elle qui étaient… bizarres. J'avais toujours l'impression qu'elle devinait mes intentions avant que je ne lui en fasse part, elle anticipait tout… Et un autre fait m'interloquait, elle ne mangeait jamais rien.

Je l'avais vue une fois jeter sa nourriture alors qu'elle pensait que je regardais ailleurs et depuis je l'observais faire. C'était toujours pareil. Soit elle refusait de boire ou manger, soit elle dissimulait ce qu'on lui donnait. C'était vraiment bizarre.

Mais je passai outre, ne voulant pas briser cette amitié que j'aimais tant.

POV Alice

Cela faisait plusieurs mois déjà que je m'étais installée ici. Je sentis que depuis quelques temps Katia décelait des anomalies me concernant. Cependant, lorsque je sondais mon avenir, je ne voyais rien de changer. Nous étions toujours amies. Avais-je fait preuve d'imprudence en sa compagnie ? Où était-elle plus perspicace que l'humain moyen comme l'avait été Bella avec Edward ?

Plus le temps passait et plus j'avais envie de lui dire la vérité. Seulement, tout le monde n'était pas enclin à accepter l'existence de vampires sans partir en hurlant comme un dératé ! Je préférai alors prendre mon temps, tout en sachant que bientôt je devrais retourner auprès des miens et de mon amour.

Mon plan fonctionna à merveille, jusqu'à ce samedi matin.

POV Katia

Je venais de finir mon entrainement hebdomadaire et allais remettre mon cheval dans son box. Lui si calme et paisible d'habitude était très nerveux aujourd'hui. Il avait bien failli me faire tomber à deux reprises. Je décidai alors de le brosser pour le calmer. Je le sentis encore plus s'énerver quand soudain tout s'accéléra. Il se cambra et alors que je pensais recevoir son sabot en plein dans l'estomac, je me sentis projeter hors du box. Je me redressai et vis Alice debout devant moi.

- Qu'est ce que … ? Et comment as-tu … ? Ca quoi ! lui dis-je en montrant le cheval.

Elle soupira et me prit part le bras.

- Pas ici, dit-elle doucement. On va chez moi et je t'expliquerai.

Nous nous rendîmes chez elle en silence. Une fois sur place, j'attendis impatiemment ses explications. Il y avait quelque chose d'anormal, ça n'avait pas grande importance mais je voulus savoir.

- Alors ? dis-je brisant ainsi le long silence.

- Assois-toi.

Je m'exécutai alors que je sentais l'angoisse m'envahir.

- Hum, je vois l'avenir, balança-t-elle de but en blanc.

- Quoi ? m'exclamai-je.

- J'ai des visions de ce qui va se passer. C'est très subjectif et changeant mais je peux savoir ce qui va se produire dans l'avenir tant que les personnes concernées ne changent pas d'avis.

- Ok. Et quel est le rapport avec le fait que tu ne boives ni ne manges jamais rien ?

Quitte à connaitre la vérité autant tout savoir !

Elle se figea.

- Pas de cri, pas de panique, tu n'as rien à craindre, me dit-elle, m'angoissant encore plus.

- Je suis un vampire.

J'éclatai de rire.

- Très drôle !

Mais l'air sérieux qu'Alice affichait me calma. Disait-elle la vérité ? Je réfléchis rapidement à ce que j'avais remarqué. Pour l'anticipation, cela s'expliquait par son don de voyance. Par contre, elle ne mangeait rien et tout en y repensant, sa peau était toujours froide et particulièrement dure… C'était un vampire !

- Ok, donc tu es un… vampire. Ca fait bizarre de dire ça. Et tu bois du sang ?

- Oui. Seulement du sang animal.

Je déglutis avec difficulté.

- Ok.

Elle me raconta alors son histoire, son mode de vie, sa famille… Elle me dit également ce qui l'avait amenée ici et pourquoi elle s'était rapprochée de moi. Je n'en revenais pas. Elle était mon arrière-arrière-arrière-arrière tante ! J'avais devant moi mon « ancêtre ».

POV Alice

Katia avait formidablement bien pris la nouvelle. Elle n'était pas partie en courant, n'avait pas hurlé au monstre… Elle m'avait écoutée et était restée mon amie malgré tout.

Mais au bout de trois mois, je dus me résoudre à la quitter. Je devais retourner près des miens. Jasper avait besoin de moi et je l'avais abandonné bien assez longtemps.

Le jour des adieux arriva très vite. Katia était venue jusque chez moi avec son nouveau vélo flambant neuf alors que je mettais mes bagages dans le coffre de ma voiture. Elle m'aida avec sa petite force d'humaine à ranger les derniers sacs puis nous dûmes nous dire au revoir. Je vis des larmes perler devant ses yeux alors qu'elle sortait une petite enveloppe de son sac.

- Tu dois te douter de ce que c'est mais je voulais te faire un cadeau un peu spécial pour l'amie très spéciale que tu es.

Je saisis l'enveloppe. Je n'avais aucune idée de ce qu'elle contenait. Je n'avais pas cherché à sonder l'avenir et aucune vision ne m'était apparue spontanément.

- Je ne sais absolument pas ce que c'est, lui dis-je sincèrement.

Je la décachetai rapidement et en sortis une vieille photo jaunie par le temps. Je regardai ce portrait de cette famille d'une autre époque et si mon corps avait pu me le permettre, j'aurais pleuré.

- J'ai fait des recherches dans nos vieilles photos de famille. J'ai contacté ma grand-mère aux Etats-Unis. Elle m'a envoyé tout ce qu'elle avait de cette époque. Il y en avait une seule avec toi dessus.

Je restai sans voix. J'avais dans mes mains une photo de ma famille humaine, celle que j'avais totalement occultée. Je pouvais y voir ceux qui devaient être mes parents, une fillette d'une dizaine d'années – Cynthia sans doute et moi.

- Il y a la date derrière, me dit-elle.

Je retournai la photographie et vis « Brandon's familly – 1st july 1919 ». La photo avait été prise juste un an avant ma transformation.

- Merci. C'est le plus beau cadeau que l'on ne m'ait jamais fait. Merci, répétai-je en la serrant dans mes bras.

Nous nous dîmes tristement au revoir avant que je ne monte en voiture et parte.

Je reviendrais bientôt, j'en étais sûre.

Fin.

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